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Catégorie(s) : Oncologie

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Le zona peut-il cacher un cancer ?

Le zona peut il cacher un cancer

3 Plan de l'article

Le zona est une pathologie qui résulte de la réactivation du virus de la varicelle. Il se manifeste souvent par une éruption douloureuse. Chez les patients cancéreux, une vigilance accrue est nécessaire. Grâce à une prévention efficace et une gestion attentive de l’immunité, les risques et complications peuvent être minimisés.

Qu’est-ce qu’un zona ?

Le zona est causé par la réactivation du virus varicelle-zona (VZV, qui appartient à une branche de virus herpès). Après une infection initiale par la varicelle, généralement durant l’enfance, le virus reste en sommeil dans le corps. Des années plus tard, il peut se réactiver sous certaines conditions, ce qui provoque l’apparition du zona.

Les facteurs favorisant cette réactivation incluent l’âge avancé, une diminution des défenses immunitaires, des maladies chroniques (comme un diabète ou le VIH), et des traitements immunosuppresseurs (comme la chimiothérapie ou les corticostéroïdes). Un état de fatigue sévère, un stress important, ou une infection aiguë peuvent également affaiblir le système immunitaire et faciliter la réactivation du virus.

Les symptômes du zona et ses complications

Le zona se manifeste par une éruption cutanée douloureuse le long d’un nerf, généralement d’un seul côté du corps. Les symptômes incluent des sensations de brûlure, de picotement, ou d’hypersensibilité, suivies de rougeurs et de vésicules. La douleur précède souvent l’éruption de quelques jours et peut être intense. Les vésicules remplies de liquide apparaissent ensuite en groupes, accompagnées de démangeaisons et parfois de fièvre modérée et d’un malaise général.

Si la majorité des cas de zona guérissent en 2 à 3 semaines, des complications peuvent survenir : 

Douleurs prolongées post-zona

Après la disparition de l’éruption, des douleurs peuvent persister des mois, voire des années. Ces douleurs neuropathiques, due à des lésions nerveuses, peuvent être très invalidantes. On parle aussi de douleurs post-zostériennes.

Complications oculaires

Le zona ophtalmique peut causer des inflammations sévères de l’œil et entraîner des complications graves telles que la perte de vision.

Problèmes auditifs

L’inflammation de l’oreille interne due au zona peut provoquer des vertiges, des acouphènes et parfois une perte d’audition.

Atteintes neurologiques

Le virus peut affecter le cerveau, la moelle épinière ou les méninges, et entraîner des conditions graves comme l’encéphalite, la myélite ou la méningite, pouvant causer des convulsions, une paralysie ou même un coma.

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Existe-t-il un lien entre zona et cancer ?

zona cancer

Le zona n’est pas un indicateur direct de cancer, mais il peut révéler une immunodéficience sous-jacente, souvent présente chez les patients atteints de cancer. Le cancer et ses traitements, notamment la chimiothérapie et la radiothérapie, affaiblissent le système immunitaire, augmentant ainsi le risque de réactivation du virus.

Les patients atteints de cancers, en particulier les cancers hématologiques comme les lymphomes et les leucémies, sont plus susceptibles de développer un zona. Cette réactivation virale peut être un signe d’alerte pour les patients et les médecins, indiquant une immunodéficience significative. 

L’apparition d’un zona chez un patient connu pour avoir un cancer ou présentant des symptômes inquiétants comme une perte de poids inexpliquée, une fatigue persistante, des ganglions enflés ou des saignements anormaux, devrait toujours motiver des investigations médicales plus poussées.

Par conséquent, l’apparition du zona peut être assimilé à un signe d’alerte d’un cancer ou de récidive de cancer chez les patients à risque, notamment en présence de ces symptômes.

Patients cancéreux : comment réduire le risque de zona ?

Pour les patients oncologiques, la prévention du zona passe principalement par la vaccination, qui réduit le risque d’apparition de 50 % et celui de douleurs post-zostériennes de 70 %. Cependant, la vaccination doit être soigneusement évaluée par un médecin, car elle peut être contre-indiquée chez les patients sous chimiothérapie ou radiothérapie en raison de l’affaiblissement du système immunitaire.

Pour les patients dont le cancer est stable ou en rémission, et dont le traitement n’entraîne pas une immunodépression sévère, la vaccination peut être envisagée. Il est recommandé de recevoir le vaccin au moins 4 semaines avant le début du traitement anticancer ou 3 mois après la fin de celui-ci.

En complément de la vaccination, il est important de maintenir une bonne hygiène de vie, avec une alimentation équilibrée et une activité physique adaptée, afin de renforcer le système immunitaire. Les patients doivent également éviter les situations de stress intense et les infections opportunistes.

Un suivi médical régulier est indispensable pour ajuster les traitements immunosuppresseurs et anticiper les risques de réactivation du virus. Les médecins peuvent proposer des antiviraux prophylactiques pour les patients particulièrement à risque.

La vaccination contre le zona est partiellement remboursée par la Sécurité sociale, et les patients peuvent se rapprocher de leur mutuelle pour une prise en charge complémentaire. 

Bien que le zona ne soit pas un indicateur direct de cancer, son apparition chez les patients cancéreux doit être prise au sérieux. Une prévention adéquate, une surveillance médicale attentive et une gestion optimale de l’immunité peuvent significativement réduire le risque et les complications associés au zona chez ces patients vulnérables. 

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