Avec près de 47 600 nouveaux cas en France en 2023 et pas loin de 17 000 décès en 2018, le cancer du côlon, ou cancer colorectal, se hisse sur le podium des cancers les plus courants et représente la seconde cause de décès par cancer dans l’hexagone. Plutôt rare avant la cinquantaine, il est plus fréquent chez la femme chez qui l’incidence augmente légèrement.
Le cancer du côlon représente un enjeu de santé majeur, car il est bien souvent diagnostiqué à un stade déjà avancé, ce qui diminue les chances de survie et les possibilités de traitement.
Pour offrir toutes les chances de guérison possibles, il est essentiel de pouvoir le repérer précocement grâce à la reconnaissance des premiers signes avant-coureurs et au dépistage régulier.
Cancer du côlon (cancer colorectal) : les points clés
Le cancer du côlon est une tumeur maligne qui prend naissance dans les cellules des tissus de cet organe.
On parle souvent de cancer colorectal, en englobant le cancer du côlon avec le cancer du rectum, car ces tumeurs sont très similaires et se développent dans les mêmes parties du corps. Le côlon et le rectum se composent en effet de tissus semblables et il peut être difficile de trouver une frontière distincte entre ces deux organes.
Dans une grande majorité de cas, c’est une tumeur bénigne nommée adénome ou polype adénomateux qui donne naissance à un cancer du côlon. Mais le polype adénomateux ne se transforme pas nécessairement en cancer du côlon et ce phénomène est en réalité rare. Lorsque c’est le cas, l’évolution et la transformation d’une tumeur bénigne en cancer du côlon peuvent être lentes et s’étaler sur plusieurs années.
Le diagnostic précoce du cancer du côlon est indispensable, car plus il est pris en charge tôt, plus les chances de guérison complète sont optimales.
Ainsi, en cas de présence de polypes adénomateux non cancéreux, un suivi régulier (voire une exérèse chirurgicale préventive) est nécessaire. Un dépistage correctement réalisé est indispensable pour mettre en place cette prise en charge, car le cancer du côlon peut être asymptomatique dans ses débuts. Il a donc peu de chances d’être diagnostiqué à un stade précoce de manière fortuite. Le dépistage peut être réalisé grâce à des tests immunologiques à faire à la maison à la recherche de sang dans les selles, possible signe avant-coureur de la maladie.
En France, la mise en place d’un dépistage organisé du cancer du côlon permet à toutes les femmes et tous les hommes âgés entre 50 et 74 ans de bénéficier de tests tous les deux ans. Si un test s’avère positif et qu’il confirme la présence de sang dans les selles, une consultation auprès d’un spécialiste est vivement recommandée, même si la positivité du test n’est pas synonyme de cancer systématiquement.
Les signes avant-coureurs du cancer du côlon
Le cancer du côlon peut rester silencieux plusieurs années avant de provoquer des signes cliniques inhabituels. Les premiers symptômes se manifestent généralement par des douleurs abdominales, des perturbations du transit intestinal et la présence de traces de sang dans les selles.
Douleurs abdominales et cancer du côlon
Les maux de ventre sont d’intensité et de localisation variables d’un individu à l’autre. Certaines personnes expérimentent des douleurs très intenses et très localisées, lorsque d’autres parlent de douleurs plutôt diffuses et peu sévères. Ces douleurs abdominales peuvent s’apparenter à des crampes intestinales, comme lorsque l’on a des ballonnements. De fait, elles n’inquiètent pas toujours les patients et ne motivent pas nécessairement une consultation chez un médecin.
Perturbation du transit liée au cancer du côlon
Le cancer du côlon peut provoquer des modifications du transit intestinal. Une diarrhée ou constipation d’apparition soudaine, et persistante, voire une alternance diarrhée/constipation sont des symptômes qui doivent alerter et motiver la consultation médicale pour identifier son origine.
Présence de sang dans les selles
Les traces de sang dans les selles ne sont pas forcément visibles à l’œil nu. Le sang n’est pas toujours de coloration rouge, mais peut être plutôt brun ou noir. De fait, sa couleur se confond avec les selles. Le test immunologique permet de l’identifier.
Les autres symptômes
Le cancer du côlon peut entraîner d’autres signes cliniques, comme une sensation inhabituelle à la défécation, ou le fait d’avoir très souvent (voire constamment) envie d’aller aux toilettes.
Avec l’évolution de la maladie, une masse peut parfois être palpée dans la région abdominale.
L’état de santé général du patient peut être perturbé avec une fatigue intense et persistante, une anémie, de la fièvre par épisodes réguliers, un amaigrissement inexpliqué et une perte d’appétit.
Ces symptômes ne sont pas spécifiques à la maladie et peuvent tout à fait révéler la présence d’une autre pathologie bénigne. Mais seuls la consultation et les examens complémentaires permettent de poser un diagnostic formel.
Malgré la mise en place du dépistage organisé du cancer du côlon en France, cette maladie est encore trop souvent repérée tardivement, à un stade avancé de son évolution. C’est pourquoi il est primordial de consulter son médecin traitant ou un spécialiste si l’un ou plusieurs de ces symptômes se manifestent et surtout s’ils persistent.