Le cancer du canal anal correspond à une tumeur maligne qui se forme à partir des cellules de la muqueuse qui tapisse la partie terminale du tube digestif. Il s’agit d’une pathologie plutôt rare qui est plus fréquemment présente chez la femme âgée. Son incidence tend en effet à augmenter avec l’âge.
Généralités : qu’est-ce que le cancer du canal anal ?
Le canal anal est la zone terminale du rectum. Il mesure environ 3 ou 4 cm de longueur et il est entouré de veines.
Le cancer du canal anal se développe dans les cellules épithéliales qui recouvrent la muqueuse du canal anal. Dans la grande majorité des cas, il s’agit d’un carcinome épidermoïde dont la tumeur prend naissance à partir des cellules de la couche superficielle de la peau. Il existe aussi d’autres types de cancers de l’anus, plus rares, comme l’adénocarcinome, le lymphome ou le mélanome.
Le cancer du canal anal est bien souvent lié à une infection HPV (papillomavirus humain), un virus qui se transmet sexuellement et qui, chez certaines personnes, peut entraîner des lésions précancéreuses ou cancéreuses au niveau des organes génitaux ou de l’anus. Mais d’autres facteurs de risque peuvent en favoriser la survenue, comme les antécédents familiaux ou médicaux de cancer colorectal, le tabagisme ou les rapports anaux.
Quels sont les symptômes du cancer de l’anus ?
Le cancer du canal anal peut rester longtemps silencieux, sans induire de symptômes particuliers. Lorsqu’il se manifeste, il peut provoquer des signes cliniques dont les plus fréquents sont :
- des saignements rectaux, souvent confondus avec des hémorroïdes ;
- des douleurs ou sensations de brûlure de l’anus ;
- des perturbations du transit intestinal (diarrhée, constipation, sensation de rectum non vidé, etc.) ;
- Une masse ou ulcération de l’anus palpable ;
- des pertes de mucus ou de pus anormales par l’anus ;
- une incontinence fécale ou urinaire (en raison de l’envahissement des sphincters) ;
- une fatigue ou fièvre inexpliquée.
Ces symptômes ne sont toutefois pas spécifiques à la maladie et peuvent avoir d’autres origines. Il est donc recommandé de consulter un médecin pour établir un diagnostic précis, notamment en cas de persistance ou d’aggravation.
Différences entre hémorroïdes et cancer de l’anus
Les hémorroïdes correspondent à des dilatations des veines entourant l’anus. Il s’agit d’une pathologie bénigne fréquente qui touche de nombreux adultes au cours de leur vie. Les hémorroïdes peuvent être internes (dans le canal anal) ou externes (sous la peau de l’anus). Elles résultent souvent de certains facteurs comme l’obésité, la grossesse ou la constipation.
Les hémorroïdes peuvent entraîner des saignements du rectum, des douleurs, des démangeaisons et une gêne au niveau de l’anus. Dans certains cas plus sévères, elles peuvent s’infecter ou se thromboser, ce qui renforce la douleur et l’inflammation.
Il existe plusieurs moyens de différencier les hémorroïdes du cancer du canal anal :
- Les saignements rectaux sont différents : ils sont habituellement peu abondants en cas d’hémorroïdes et se manifestent pendant l’émission des selles. Ceux induits par le cancer peuvent être plus conséquents et se produire en dehors de la défécation.
- Les douleurs liées aux hémorroïdes sont généralement bien calmées par la prise d’un traitement local par crème ou suppositoire. Les douleurs provoquées par le cancer de l’anus persistent et peuvent résister aux traitements locaux.
- Les hémorroïdes externes peuvent se voir et se toucher au niveau du bord de l’anus. Le cancer anal implique plutôt une ulcération ou masse plus profonde et moins mobile.
- Les hémorroïdes internes peuvent sortir de l’anus à l’effort de poussée, mais elle se remet naturellement ou manuellement en place. Le cancer du canal anal peut induire une protrusion permanente.
Pour différencier les hémorroïdes d’un cancer du canal anal, un examen proctologique avec inspection et palpation de la région anale est indispensable. Une anuscopie peut être proposée pour visualiser le canal. En cas de lésion suspecte, une biopsie peut être pratiquée.
Cancer de l’anus : diagnostic et traitement
Un diagnostic précoce augmente les chances de guérison de la maladie et permet de proposer plus d’options de traitements.
Il repose sur le repérage des signes évocateurs et sur la réalisation d’examens complémentaires comme :
- l’examen clinique avec biopsie ;
- la coloscopie ;
- l’échographie endo-anale ;
- l’IRM pelvienne ou le scanner pelvien ;
- le TEP SCANNER.
Tous ces examens permettent de déterminer le stade et le grade de la maladie et son niveau d’extension locale et à distance (présence de métastases).
Le traitement dépend ensuite de tous ces éléments et du profil de chaque patient. Il peut inclure une radiochimiothérapie concomitante (traitement de référence dans ce type de tumeurs).
Dans certains cas, une chirurgie est envisagée, mais il ne s’agit pas d’un traitement de première intention, qui se veut conservateur dans la mesure du possible. Si la prise en charge doit inclure une intervention, il s’agit généralement d’une ablation totale du rectum et de l’anus avec création d’une stomie pour évacuer les selles. Mais cette opération est réservée aux cas les plus graves comme les récidives locales ou chez les patients qui ne répondent pas aux traitements précédemment cités.