La radio-chimiothérapie : le traitement de référence du cancer de l’anus localisé
Pour traiter un cancer du canal anal localisé, les spécialistes recommandent généralement une association de radiothérapie et de chimiothérapie, deux traitements qui visent à détruire les cellules cancéreuses. On parle de radio-chimiothérapie.
La radiothérapie consiste à exposer la tumeur à des rayons de haute énergie qui endommagent l’ADN de ses cellules et empêchent leur multiplication anarchique. Elle peut être administrée par un appareil externe qui délivre des faisceaux dirigés vers la zone cible, ou par l’utilisation d’implants radioactifs placés dans ou près de la tumeur.
Pour le cancer de l’anus localisé, il est possible de proposer de la radiothérapie VMAT (volumetric modulated arc therapy), qui permet d’adapter la forme et l’intensité du faisceau au volume et aux contours de la masse à irradier, tout en épargnant au maximum les tissus sains voisins.
La chimiothérapie consiste quant à elle à administrer des médicaments qui vont agir sur le cycle cellulaire et stopper la division des cellules tumorales. Le mode d’administration de la chimiothérapie peut passer par des injections intraveineuses ou la prise de comprimés oraux. Le 5-FU (fluorouracile) et la Mitomycine sont des molécules qui peuvent être envisagées en association pour traiter le cancer de l’anus.
La chimiothérapie permet de potentialiser l’action de la radiothérapie. Les deux traitements sont délivrés de façon concomitante pendant une période d’environ 6 semaines. La radio-chimiothérapie peut provoquer des effets secondaires comme des nausées, des vomissements, des troubles du transit, une inflammation de la peau ou des muqueuses, une fatigue, une perturbation de la formule sanguine, etc.
Cette association de traitement offre une bonne efficacité et permet de faire disparaître les signes cliniques du cancer tout en préservant la fonction anale chez de nombreux patients, ce qui évite de recourir à une chirurgie mutilante.
Chirurgie du cancer de l’anus : un traitement réservé aux cas particuliers
La chirurgie ne fait pas partie des traitements habituels du cancer de l’anus, car elle s’accompagne souvent d’une incontinence fécale ou d’une ablation définitive de l’anus (colostomie). Elle n’est envisagée qu’en cas d’échec ou d’intolérance à la radio-chimiothérapie ou en cas de récidive locale du cancer du canal anal.
La chirurgie consiste à retirer la tumeur et une partie du canal anal ou du rectum, ainsi que les ganglions lymphatiques avoisinants. Elle peut parfois nécessiter de réaliser une stomie : une ouverture artificielle au niveau de l’abdomen pour l’évacuation des selles dans une poche. Cette stomie peut être transitoire ou définitive.
La chirurgie comporte des risques de complications et implique une rééducation et un suivi psychologique pour s’adapter aux changements corporels. Ce traitement peut être difficile à vivre pour les patients concernés.
La chimiothérapie : le traitement du cancer de l’anus métastatique
Lorsque le cancer de l’anus s’est propagé à d’autres organes, comme le foie ou les poumons, les médecins proposent de la chimiothérapie. Ce traitement systémique peut inclure du 5-FU, du Cisplatine, du Taxotère, ou d’autres agents (Oxaliplatine, Irinotécan, Mitomycine C,etc.).
La chimiothérapie est administrée par voie orale ou par injection. Son objectif principal est de réduire la taille des métastases et de soulager les symptômes de la maladie. Elle n’est pas utilisée pour guérir le cancer dans ces conditions, mais plutôt pour prolonger la survie et améliorer le confort des patients.
Quelle est l’espérance de vie du cancer de l’anus ?
L’espérance de vue du cancer de l’anus dépend du stade auquel il est diagnostiqué et pris en charge. Plus la maladie est détectée tôt, plus les chances de survie sont élevées. Selon les données françaises, la survie nette à 5 ans du cancer de l’anus, tous stades confondus, est de 66 %. Cela signifie qu’en moyenne, 66 % des personnes ayant reçu un diagnostic de cancer de l’anus survivent au moins 5 ans.
Mais ces statistiques dépendent de nombreux paramètres, comme le stade de la maladie et son extension. Il s’agit de généralités qui ne peuvent prédire les chances de survie d’une personne en particulier.
Le cancer de l’anus est une maladie rare qui affecte plus les femmes que les hommes et qui est souvent induite par une infection par le HPV. Son traitement repose sur la radio-chimiothérapie concomitante, qui permet de supprimer la tumeur tout en préservant la fonction anale dans la plupart des cas. La chirurgie n’est utilisée qu’en cas d’échec ou de récidive du cancer. En cas de cancer métastatique, c’est la chimiothérapie qui est privilégiée pour soulager la symptomatologie et améliorer le confort des patients.