Près d’une femme sur 8 est touchée par le cancer du sein chaque année en France. Cela représente 61 214 nouveaux cas pour l’année 2023. Le cancer du sein est le type de cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez la femme. Il touche aussi parfois les hommes, même si ce phénomène reste rare (1 % des diagnostics).
Octobre Rose est une campagne de prévention qui vise à informer et sensibiliser au dépistage précoce de cette maladie à travers une vaste action de prévention annuelle. Durant tout ce mois d’octobre 2023, de nombreux évènements se déroulent dans toute la France. Cette action de prévention s’étale sur tout le mois, mais il n’est pas nécessaire d’attendre ce rendez-vous annuel pour se faire dépister. Plus la maladie est détectée tôt, plus les chances de guérison augmentent. Actuellement on estime que 88% des femmes sont guéries à 5 ans tout stade confondus.
Cancer du sein et Octobre Rose : de quoi s’agit-il exactement ?
Octobre Rose se déroule chaque année pendant tout le mois d’octobre. Il s’agit d’une grande campagne de communication menée par l’association Ruban Rose qui consiste à prévenir, sensibiliser et dépister les tumeurs mammaires chez les femmes.
Cette initiative à l’origine américaine a été instaurée en France dès 1994. Depuis cette date, le mois d’octobre est chaque année l’occasion de réaliser des collectes de fonds pour la recherche sur le cancer, de conduire des évènements sur le plan national pour informer, et d’encourager au dépistage précoce du cancer du sein.
Octobre Rose peut prendre de nombreux aspects selon les établissements, villes ou régions participantes : course à pied (Courir pour Elle), marches, projections de courts ou longs métrages, ateliers, concerts, forums informatifs, vente de merchandising en édition limitée (bougies, t-shirts…), etc.
Ces évènements peuvent être gratuits ou payants et tout le monde peut y participer. Les fonds récoltés ont un objectif précis : faire progresser la recherche sur le cancer du sein. Les fonds sont ensuite reversés à des organismes engagés dans la lutte contre le cancer. Quant aux événements gratuits, ils ont pour mission de promouvoir activement la sensibilisation et l’action contre la maladie.
Les différentes initiatives mises en place peuvent varier d’une ville à l’autre ou d’une région à une autre. Il existe aussi des événements en ligne. Le site officiel de Ruban Rose peut vous aider à connaître le détail des campagnes proches de chez vous. Vous avez également la possibilité de vous renseigner auprès de votre établissement de soin ou des différentes associations locales.
Octobre Rose met donc en avant des initiatives locales, renforce l’information, aide à la collecte de fonds et accroît la sensibilisation du grand public face au cancer du sein.
Prévention du cancer du sein : les bons gestes
Comme pour tous les cancers, les chances de guérison de la maladie, sans récidive, sont étroitement liées au stade de la maladie. Le diagnostic précoce est essentiel et représente un enjeu de santé majeur. Détecter le cancer du sein à un stade évolutif relativement peu avancé permet par ailleurs de recourir à des solutions thérapeutiques moins agressives et plus variées.
Il est donc absolument indispensable de se faire dépister à intervalle régulier. Et plusieurs solutions sont disponibles à cet effet :
Observer un suivi gynécologique régulier
Le suivi gynécologique doit être régulier si l’on souhaite pouvoir repérer au plus tôt une anomalie. Ce suivi peut se faire auprès d’un gynécologue, de son médecin traitant ou d’une sage-femme. Il implique un examen clinique gynécologique, une palpation des seins et des aisselles (pour repérer une anomalie au niveau des ganglions). En cas de doute, le praticien peut vous demander de passer une mammographie et une échographie mammaire.
Idéalement, la surveillance gynécologique doit être réalisée à tout âge, au moins une fois par an, et ce à partir de 30 ans.
La mammographie peut avoir lieu tous les deux ans s’il n’y a pas de lésion suspecte.
En dehors de ces contrôles médicaux réguliers, l’autopalpation mammaire (largement sous-estimée) est vivement conseillée.
L’autopalpation mammaire : un examen sous-estimé
L’autopalpation mammaire n’est pas assez pratiquée. Pourtant, ce simple examen à réaliser par la patiente elle-même, à domicile, peut sauver des vies. Il permet en effet de mieux connaître l’anatomie de ses seins et de ses aisselles pour pouvoir repérer rapidement un signe clinique suspect ou une anomalie.
Si des symptômes équivoques apparaissent, la consultation médicale est de mise.
Cet auto-examen doit être réalisé idéalement une fois par mois, après les règles chez les femmes non ménopausées. Chez les personnes ménopausées, l’intervalle idéal doit aussi être régulier (une fois par mois environ).
L’autopalpation mammaire repose sur des gestes simples, faciles à réaliser seule à la maison. Elle ne se substitue aucunement à un rendez-vous médical pour un suivi gynécologique.
Le dépistage organisé
En France, toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans peuvent bénéficier gratuitement d’un examen clinique et d’une mammographie (et échographie mammaire si besoin). L’examen bénéficie d’une seconde relecture. Il est à réaliser tous les deux ans en l’absence de résultat douteux.
Si une lésion suspecte est repérée, d’autres examens complémentaires sont rapidement instaurés.
Dépistage du cancer du sein chez les femmes à haut risque
Chez certaines femmes à haut risque, une surveillance plus rapprochée et plus précoce (40 ans) est nécessaire. C’est notamment le cas en présence d’une mutation génétique BRCA1 ou BRCA2, et en cas d’antécédents familiaux de cancer du sein en particulier au premier degré (mère, sœur). Une enquête oncogénétique peut également être nécessaire.